Janvier 2021 : Magali Chabrelie, Directrice du Dispensaire Français-Société de Bienfaisance

Nous avons pu nous entretenir avec Magali Chabrelie (à gauche sur la photo), qui vient d’être nommée Directrice du Dispensaire Français-Société de Bienfaisance. L’occasion de faire le point sur son parcours et les défis qui l’attendent.

Q. Depuis combien de temps êtes-vous engagée au sein du Dispensaire Français ?

R. Cela remonte déjà à plus de 10 ans. A mon arrivée à Londres – il y a environ 15 ans – j’ai suivi une formation de coaching en Programmation Neuro-Linguistique (dite « PNL ») étalée sur deux années. Blandine Charteris, alors Directrice du Dispensaire, m’a recrutée peu de temps après comme coach bénévole, en charge notamment d’un groupe de personnes âgées et isolées.

Q. Vous avez ensuite occupé différents postes au sein du Dispensaire, n’est-ce pas ?

R. En effet. Je suis par la suite devenue membre du comité de communication ainsi que de l’équipe en charge des levées de fonds. Puis j’ai exercé la fonction d’Adjointe au côté de la Directrice Laure Daya, à laquelle je viens de succéder en ce début d’année.

Q. Quelles sont les missions attachées à votre nouvelle fonction ?

R. Mon rôle consiste essentiellement à assurer, avec l’aide d’une infirmière et d’une responsable administrative à plein temps, le quotidien de cette institution qui a une fonction double : le Dispensaire est à la fois un Cabinet médical caritatif, au sein duquel une trentaine de professionnels de santé donnent des consultations (dont des médecins généralistes, dermatologues, et gynécologues), et un centre social d’orientation et de soutien. En tout, 70 bénévoles (professionnels de santé, trustees et bénévoles sociaux) travaillent de façon régulière pour le Dispensaire.

Mon rôle en tant que Directrice est d’assurer la bonne exécution de toutes les obligations inhérentes à cette double activité : contrôles sanitaires, secret des dossiers des patients, recrutement de professionnels de santé, transparence des comptes, etc.

S’agissant du financement de l’institution, en majorité assuré grâce à des levées de fonds, le Dispensaire s’appuie sur le travail de ses trustees, notamment de sa Présidente, Cécile d’Angelin.

Q. Quels sont les principaux défis se présentant devant vous ?

R. La crise sanitaire est l’un d’entre eux, bien sûr. Mais le Dispensaire a déjà su s’adapter. Nous sommes parvenus à rester presque toujours ouverts depuis le début de la crise. Nous avons par ailleurs mis au point un système de téléconsultations à l’attention des patients tenus à l’isolement. Par ricochet, ce système a également pu bénéficier à des personnes vivant en-dehors de Londres, notamment de jeunes étudiants disséminés au sein de différentes Universités du Royaume-Uni et qui ont eu accès à des consultations via notre Espace Santé Jeunes. Ce phénomène a ainsi élargi notre champ d’action.

Au niveau médical, nous sommes confrontés à un nombre croissant de cas sérieux, parfois urgents, selon ce que nous indiquent les médecins de l’équipe : ceci est notamment dû au fait qu’un certain nombre de patients avaient reporté leur traitement à cause de la crise.

Au niveau social, les demandes d’aide ont également augmenté. Trouver des solutions d’hébergement est rendu encore plus difficile par le contexte sanitaire actuel, car les personnes sans domicile fixe ne peuvent plus être accueillies en chambres collectives au sein d’auberges de jeunesse, et ont besoin d’accéder à des chambres d’hôtel individuelles.

L’augmentation des besoins due à la crise se combine hélas à l’impossibilité dans laquelle nous nous trouvons d’organiser nos traditionnels évènements de levée de fonds, ce qui fragilise notre équilibre financier.

Q. Quelles sont vos aspirations/espoirs/envies au moment de prendre votre nouvelle fonction ?

R. Le Dispensaire devra continuer à s’adapter aux besoins des francophones les plus vulnérables. Le profil de ces personnes pourrait changer du fait de la crise sanitaire et du Brexit. Il est possible qu’à l’avenir, nous soyons moins sollicités par de jeunes travailleurs du secteur de la restauration ou de jeunes « au-pair » comme cela a été le cas jusqu’à présent, et davantage par des familles aux revenus modestes et dépourvues d’assurance médicales. Nous devrons trouver des solutions en fonction.

A titre plus personnel, j’aimerais aussi pouvoir aider à mettre en avant tous les bénévoles du Dispensaire, qui accomplissent un travail admirable et font preuve d’une loyauté impressionnante malgré les contraintes auxquelles ils sont confrontés. J’ai l’habitude de dire que le Dispensaire est un cœur immense, mais avec de sacrés cadres autour !

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